L'agencement


Comment passer du mécanisme élémentaire (myosine "grimpant" sur l'actine) à celui, bien plus complexe, d'un muscle permettant le mouvement d'un être vivant? C'est un peu comme un jeu de construction.


D'abord, ancrons l'extrémité du filament d'actine sur la surface que nous voulons tirer à nous. Servons-nous de ce même ancrage pour attacher d'autres filament d'actine. Dans un premier temps, disposons six de ces filaments, en hexagone. Nous formons ainsi une sorte de "tube":

Ensuite, servons-nous d'une propriété supplémentaire de la myosine. On peut en effet attacher ces molécules les unes aux autres de deux manières: primo, en les groupant en faisceaux compacts; secundo, en les fixant bout à bout par les extrémités opposées aux phalanges. Au total, cela donne une grosse (0,015 à 0,020 micron) tige hérissée de nos phalanges (ou "têtes") de tout à l'heure.


Insérons chaque moitié de cette tige dans un "tube" hexagonal d'actine. Nous construisons ainsi un dispositif capable de multiplier l'effet de traction des têtes de myosine: il suffit de combiner les phases de traction et de relâchement des différentes têtes pour faire "grimper" les deux demi-tiges de myosine à l'intérieur de leurs tubes respectifs, forçant ainsi les disques A et B à se rapprocher.

(Dessin semblable à celui du cytomuscle)


Enfin, profitons de la structure hexagonale pour multiplier le dispositif en largeur.


Profitons de la capacité des disques A et B à s'assembler bout à bout pour le multiplier en longueur. Nous obtenons un fibrille musculaire qui, vu en travers, répond au schéma suivant.

Assemblons les fibrilles par faisceaux pour former le corps du muscle.


Prolongeons le muscle par des tendons, et attachons ces tendons aux os du squelette, … le tour est joué!