Le profit en jugement
Une question de vocabulaire: profit ? ou bénéfice
?
En construisant le sujet "profit",
j'ai souvent utilisé le mot "bénéfice".
Au point de provoquer quelques difficultés dans l'utilisation
de l'index détaillé des mots.
Profit et bénéfice
sont deux synonymes: il s'agit du gain ou avantage que l'on se procure
par telle ou telle situation, action, occasion.
Mais le terme profit est plus facilement
utilisé dans un sens général, par exemple dans
la théorie économique, ou comme cible des critiques
de la théorie marxiste
(voir ci-après). Tandis que le terme bénéfice
renvoie plus volontiers aux réalités concrètes
(le bénéfice de telle entreprise), ou à une
définition comptable précise (bénéfice
net, bénéfice brut, ...).
Le bénéfice, résultat comptable
Pour calculer concrètement - et surtout apprécier
- un bénéfice, il faut mettre en oeuvre des notions
comptables parfois raffinées.
Nous n'en avons donné, dans les autres chapitres du sujet
"profit", que des visions simplifiées.
Tant les enregistrements que les traitements comptables sont soumis
à des règles souvent complexes, dont la mise en oeuvre
demande beaucoup de discernement.
Par ailleurs, plusieurs résultats importants de la comptabilité
annuelle dépendent de décisions prises par l'entreprise
elle-même, qui dispose ainsi du pouvoir d'influencer l'image
financière qu'elle donne d'elle-même. Mais l'entreprise
ne peut gauchir durablement cette image sans encourir à coup
sûr la sanction des investisseurs.
Au total, le bénéfice d'une entreprise est donc une
construction à la fois technique, financière et politique
(au sens de politique d'entreprise).
Le profit est-il nécessaire?
C'est en réalisant un profit que l'entreprise apporte sa
contribution à la croissance de l'économie, et donc
à celle du bien-être matériel de l'humanité.
En effet, en réalisant un bénéfice (surtout
le bénéfice net, après déduction des
amortissements) elle
prouve que, tout en fabriquant des biens utiles, elle produit plus
qu'elle ne consomme. Le supplément de richesse qui en résulte
pourra dès lors, par l'épargne
et l'investissement, être
consacré, du moins en partie, à la création
de nouvelles capacités de production: bâtiments, machines,
etc.
Rappelons que les choses sont différentes
pour les tenants de la "croissance zéro".
Le profit est donc un moteur
de l'économie, et la satisfaction personnelle qu'il procure
à tous les membres (et investisseurs) d'une entreprise ne
peut justifier qu'on le présente comme une sorte de vice.
La propriété du
profit: point de vue marxiste
Ce qui précède
est énoncé dans le cadre de la conception courante
de la vie économique.
Pour le marxisme,
le profit de l'entreprise est le résultat du travail de son
personnel, et c'est ce dernier qui devrait en bénéficier
et non, comme aujourd'hui, les capitalistes,
grâce aux dividendes
et aux plus-values. |