Où réside la conscience?
L'homme étant doué de conscience, il semble naturel
de tenter de localiser celle-ci, ou du moins de tenter de découvrir
quel est son support matériel.
Une instance spirituelle?
La conscience est-elle infépendante de tout support matériel?
Est-elle une entité purement spirituelle, comme on le dit
de l'âme?
Une substance particulière?
La conscience est-elle une matière spéciale, dûment
localisée ou au contraire diffuse en nous?
Un attribut, une capacité?
La conscience est-elle une qualité supplémentaire,
dont disposeraient les humains - et, dans une moindre mesure, les
animaux- , qualité qui pourrait être mise hors jeu
lors de périodes particulières telles que le sommeil,
l'ivresse, le coma, les hallucinations, ...?
Objections
Ces trois localisations de la conscience sont de plus en plus difficiles
à admettre, vu les progrès de la biologie.
D'une part, en effet, aucune expérience ou investigation
scientifique n'a pu mettre en évidence une telle instance,
matière ou capacité.
D'autre part, à supposer que cette instance, matière
ou capacité soit, par définitiion, indétectable,
il reste à expliquer de quelle manière elles tirent
parti de nos perceptions qui, elles,
sont issues de notre appareil biologique. Autrement dit, comment
cette instance, matière ou capacité serait-elle reliée
aux organes responsables de nos perceptions?
En termes de relation
Pour échapper à ces objections, on en est venu, à
la fin du XIXème siècle, à définir plutôt
la conscience en termes de relations,
selon la représentation suivante.
"La conscience est un processus, pas une substance",
a écrit William
James en 1890.
Cette manière de voir a permis d'intéressants travaux
de psychologie et de philosophie. Dans cette perspective, la conscience
n'occupe pas un lieu particulier, elle est une relation entre un
sujet et un objet - et l'objet peut être un acte de pensée.
Elle s'assimile à un acte de connaissance.
Les behavioristes
En psychologie, les behavioristes
entendent limiter leurs investigations aux objets et comportements
directement observables. Ils ne se soucient donc ni du matériau,
ni de la localisation, ni de la perception intérieure de
la conscience. Celle-ci est soit ignorée, soit considérée
comme une "boîte
noire": on ne peut observer que ce qui y entre et ce qui
en sort.
Introspection?
Pour la psychologie introspective,
la conscience est au contraire un objet d'étude important,
mais cette étude est une affaire personnelle, accessible
au seul sujet (avec ou sans aide). C'est dire qu'il ne peut y avoir
d'accord entre plusieurs observateurs sur la nature ou le contenu
de la conscience.
Entrée en scène des biologistes
Mais pour démonter dans le détail le mécanisme
de la conscience, il était nécessaire de chercher
comment il naissait à l'intérieur du corps humain,
et plus particulièrement du cerveau. Les travaux récents
les plus connus sur ce sujet sont ceux d'Edelman. |