L'inconscient
Evidence
C'est une évidence: la très grande majorité
de ce qui se passe dans notre corps se passe à notre insu.
Et comme notre corps est le support de notre esprit, il est normal
que celui-ci fonctionne en partie en mode inconscient. D'ailleurs,
nous serions rapidement débordés par les informations
si nous devions être au courant du détail de tout ce
qui se passe dans notre corps et dans notre esprit.
Par ailleurs, il semble évident que plus nous descendons
dans le détail - des organes vers les tissus, des tissus
vers les cellules, de celles-ci vers les molécules et les
atomes -, plus leur fonctionnement et leur existence même
échappent à notre connaissance directe: seules l'imagination
et la méthode scientifique permettent de les examiner, même
si certains écrivains nous ouvrent d'autres voies (exemple).
Degrés de conscience
Nous pouvons nous trouver dans des états très différents
quant à leurs degrés de conscience:
- le coma, où la conscience est quasi nulle;
- le sommeil, où la conscience est rêve;
- l'hypnose, où le sujet est conscient sans
être conscient de l'être;
- la somnolence;
- la relaxation;
- l'attention diffuse;
- la vigilance, l'attention;
- la concentration.
L'inconscient chez Freud, la psychanalise
C'est à Freud que nous devons la mise en lumière
la plus marquante de la place et de l'importance de l'inconscient
dans le psychisme humain.
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Freud (1856-1939) n'est pas
le premier à avoir parlé d'inconscient. Mais
on tentait avant lui d'y accéder principalement par
l'hypnose. Freud y substitua une technique dite de psycho-analyse
(aujourd'hui psychanalyse) basée principalement
sur la libre association et l'analyse des rêves, des
actes manqués (lapsus, oublis) et des angoisses, phobies
ou obsessions, considérés comme affleurements
de l'inconscient.
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Méthode d'investigation éminemment personnalisée,
la psychanalyse est aussi méthode thérapeutique, où
le sujet, devenu conscient d'aspects de son psychisme jusqu'alors
inconscients, devient capable de réorganiser peu à
peu ce psychisme en vue d'un meilleur confort de vie et, plus profondément,
d'une plus grande unité de sa personne.
Sur la base de l'utilisation pratique de cette méthode,
Freud a progressivement bâti la théorie psychanalytique,
qui est une théorie du psychisme humain. On y trouve notamment
les concepts suivants:
- le ça, le moi
et le surmoi, dans
le cadre de la "seconde topique" (1920);
- le préconscient,
désignant ce qui échappe à la conscience actuelle
sans être inconscient au sens strict (c'est-à-dire
refoulé
ou censuré);
ceci dans le cadre de la "première
topique" distinguant conscient, préconscient et
inconscient;
- Eros, ensemble des pulsions
de vie, par opposition aux pulsions de mort;
- le transfert,
la sublimation,
le complexe d'Oedipe,
la substitution,
...;
- la distinction principe
de plaisir / principe de réalité;
- les stades oral,
anal, phallique:
stades de l'évolution de l'enfant placés sous l'égide
de trois localisations des zones érogènes; ils précèdent
l'organisation génitale proprement dite, qui commence à
la puberté.
La trilogie conscient/inconscient/préconscient ("première
topique freudienne") se combine avec la seconde
topique, en ce sens que le ça est principalement
inconscient, tandis que le surmoi, et surtout le moi,
ne le sont que dans une certaine mesure.
Biologie de l'inconscient
Dès 1920, Freud écrivait lui-même: les
insuffisances de notre description de l'inconscient s'effaceraient
sans doute si nous pouvions déjà mettre en oeuvre,
à la place des termes psychologiques, des termes physiologiques
ou chimiques. (...) nous devons nous attendre à recevoir
d'elle [= la biologie] les lumières les plus surprenantes
(...)
Cette attente de Freud pourrait trouver bientôt un début
de satisfaction, par l'application de l'imagerie cervicale à
des situations où est sollicité l'inconscient. Déjà,
sont élaborés des schémas hypothétiques,
faisant intervenir par exemple le réarrangement des traces
mémorielles, qui conduirait à une dissociation de
la réalité interne inconsciente par rapport à
la perception initiale.
Une théorie indémontrable
Hors cette voie biologique dans le cadre des neurosciences,
la théorie psychanalytique n'est pas démontrable.
Freud l'a toujours affirmé. Les succès thérapeutiques
de la psychanalyse, pour spectaculaires qu'ils soient parfois, pourraient
fort bien s'expliquer autrement que par la pertinence de la théorie
sous-jacente, comme cela a été souvent dit.
Il existe par ailleurs des variantes de la psychanalyse freudienne,
ainsi que d'autres courants psychothérapeutiques, fondés
sur d'autres théories, et dont les résultats sont
également positifs.
Il est bon qu'un psychothérapeute puisse s'appuyer sur une
théorie solidement charpentée, à l'efficacité
démontrée. Mais il ne semble pas nécessaire
que ces théories soient autre chose qu' UNE DES représentations
possibles de la complexité du psychisme humain.
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