L'intelligence

L'intelligence, c'est l'ensemble des capacités qui nous permettent non seulement de connaître et de comprendre, mais aussi de créer et d'agir.

Intelligence plurielle

C'est un pluriel. Nombreux et divers sont les objets auxquels elle s'applique: on parle aussi bien d'intelligence des sons, d'intelligence des textes, d'intelligence des sentiments, ...

Dans le dossier (n° 34) de février 2009 consacré par la revue La Recherche à l'intelligence, le psychologue Howard Gardner distingue en page 9 huit ou neuf formes d'intelligence:
- linguistique
- logico-mathématique
- musicale
- spatiale
- corporelle
- inter-personnelle
- intra-personnelle (se connaître soi-même)
- de l'environnement naturel
- et peut-être "existentielle" (sens de la vie, au-delà, ...)

Chaque forme correspond à "un potentiel biologique: la capacité de traiter, de manière spécifique, une catégorie déterminée d'informations". Chacune utilise une ou plusieurs régions du cerveau.

Chaque dimension inclut la capacité d'action, si bien que l'intelligence peut être, très largement, définie comme la faculté d'adapter des moyens à des objectifs.

Intellectuel

Un intellectuel est une personne qui porte un intérêt majeur - ou professionnel - aux choses de l'esprit.

(On remarquera que le mot "intellectuel" est utilisé dans un sens beaucoup plus étroit que celui proposé ci-dessus pour "intelligence": il est limité aux capacités cognitives, linguistiques et logico-mathématiques.)

Son activité se distingue de celle du scientifique, et dans une certaine mesure s'y oppose: l'intellectuel se meut dans le monde des idées, et son souci de les confronter au monde réel s'exerce avec beaucoup moins de rigueur que chez le scientifique.

On réclame à juste titre un engagement des intellectuels dans les grands débats publics, dans les causes que la justice peine à démêler, dans les controverses plus ou moins virulentes. Car la démarche scientifique ne pourrait s'en saisir qu'avec retard et sans garantie de succès, alors même que des décisions sont urgentes.

Lorsqu'effectivement l'intellectuel s'y engage, son succès dépend souvent de sa radicalité, et il en vient souvent à sacrifier, du moins partiellement, l'objectivité, les nuances, la modestie - et aussi la prudence, car il est amené à s'aventurer hors des domaines de sa compétence.

Un exemple souvent cité est la position que prirent, dans les années 1950 à 1970, divers intellectuels français au sujet de la véritable nature du régime soviétique.

Intelligence artificielle (I.A.)

L'homme a commencé à construire des systèmes capables d'imiter certains comportements intelligents de l'homme. C'est ainsi que la voiture moderne réagit plus adéquatement que son conducteur dans certaines situations de freinage, d'obscurité, de danger, etc. De même, il arrive que votre traitement de texte favori vous impose (non sans susciter votre agacement) des graphismes jugés plus réglementaires que les vôtres.

Certains ordinateurs se sont montrés capables de battre aux échecs de très grands champions. D'autres sont capables de certains apprentissages. Tout cela, cependant, n'est que simulation, dans la mesure où les mécanismes utilisés sont loin (en raison par exemple de leur spécialisation) différents de ceux de l'intelligence humaine.

Pourtant, beaucoup de chercheurs estiment qu'il sera un jour possible de construire une machine consciente (voir discussion ICI).

Vernor Ving a fait sensation en concluant de ses travaux que l'I.A. dépassera l'homme peu après 2020 (point de l'histoire appelé "singularité technologique").

Il est clair que si un tel point est jamais atteint, les capacités d'apprentissage et d'innovation de l'homme seront elles aussi définitivement surpassées: la maîtrise de l'avenir, alors, pourrait lui échapper.

Mesurer l'intelligence? Le Q.I.

Dans la première moitié du vingtième siècle, se sont fortement développés les tests psychométriques. Parmi ceux-ci, les tentatives de mesurer les capacités cognitives au moyen d'un "quotient intellectuel" (Q.I., terme introduit par Binet en 1905 avec son "échelle métrique de l'intelligence") se sont multipliés.

De tels tests ont certes une grande utilité, notamment dans les milieux scolaires et du recrutement professionnel. On n'oubliera jamais, cependant

- d'une part, qu'il ne s'agit pas d'un instrument de mesure au sens habituel du terme (voir ICI à ce sujet);
- d'autre part, qu'il s'adresse principalement aux capacités cognitives, celles qui sont adaptées au processus scolaire classique.

Distribution du Q.I.

Suite aux étalonnages et normalisations expliqués par ailleurs, le Q.I. est distribué dans la population selon une loi normale de moyenne 100 et d'écart-type 15: