La lumière et l'art
A chaque instant, une quantité phénoménale
d'ondes (électromagnétiques)
lumineuses traversent l'espace. Autour de nous, elles proviennent
pour la plupart du soleil, et
seule une infime partie atteint notre oeil.
Les rayons que nous percevons sont certes modulés (réfléchis,
réfractés,...)
par les objets dont les images nous sont renvoyées. Mais,
selon sa source, son intensité,
sa couleur, son angle
d'incidence, la lumière nous révèle cet
objet sous un aspect particulier. C'est le rôle de l'artiste
de mettre en évidence cette révélation, voire
de la provoquer par la recherche d'un éclairage approprié.
Ce faisant, l'artiste, par son oeuvre, éveillera en nous
des émotions. Quand
on connaît les diverses étapes
de la perception visuelle, on comprend que ces émotions
peuvent être de divers ordres: de l'émotion primitive,
née du jeu des cellules et atomes excités au passage,
jusqu'à l'émotion très élaborée,
fruit de notre connaissance des objets, de nos expériences
passées, de notre environnement social, en passant par les
mystérieux mouvements intérieurs provoqués
au passage par l'acheminement de nos messages
nerveux, ou par l'évocation plus ou moins consciente
de peurs, de joies, d'amours,... éprouvés jadis.
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Agitée, l'eau du ruisseau miroite et m'attire. Permanence
et mobilité. Alternances de réflexions
et de diffusions. A
chaque instant, se créent ou s'estompent mille facettes,
tantôt miroirs, tantôt corps
noirs ou gris, d'une infinie variété, me
renvoyant des fragments de soleil ou de ciel sur un fond obscur
où la lumière est absorbée: attirance,
émotion, effet de puits, ... |
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Eau calme, toute en nuances de gris. Les reflets des
nuages, noirs ou blancs, tombent verticalement, et sont
modulés par les angles paresseux de l'eau du lac. |
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La lumière peut jouer sur les objets les plus ordinaires.
On en oublie leur statut d'objets, pour leur conférer
celui de diffuseurs de lumière.
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Titus, peint par son père Rembrandt: la douceur mélancolique
de son visage contrasté. |
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La Crypte de l'Abbaye
de Kirkstall, Turner, gravure, 1812. La lumière est
maître du jeu, mais c'est au service, ici, de l'architecture,
dont elle révèle les facettes les plus inattendues |
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A la fin du XIXème
siècle, les peintres impressionnistes
réhabilitèrent la lumière, un peu oubliée
par les peintres académiques.
C'est ainsi, par exemple, que Monnet,
en 1893 et 94, peignit 18 toiles représentant la
cathédrale de Rouen, à des heures différentes
de la journée.
Les impressionnistes visaient à traduire l'impression
du moment, non à peindre l'essence des choses. |
En noir et blanc, la photo et le dessin offrent
des possibilités infinies d'utilisation de la lumière
à des fins de démonstration ou d'évocation.
On peut en trouver de nombreux exemples en recherchant des images
par "contraste
noir et blanc" sur Google.
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La lumière sur les troncs et les mousses.
Est-ce la nature ici qui m'émeut, ou le jeu, mi-structuré
mi-aléatoire, des noirs, des gris et des blancs?
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Pour le croyant, l'irruption, par d'inattendues ouvertures,
de la lumière au sein de la sombre chapelle, peut
suggérer celle de la grâce au sein d'une
âme plongée dans les ténèbres.
(Chapelle de Ronchamp, par Le Corbusier)
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