Un pudding aux électrons
C'est en identifiant son composant le plus volage, l'électron,
que l'on progressa d'abord dans la connaissance de l'atome.
A la fin du XIXème siècle, les recherches sur l'électricité
avaient bien progressé, et notamment on connaissait, à
l'époque, les "rayons cathodiques", produits dans
le "tube de Crookes", dont le principe était très
simple.
Il s'agissait d'un grand tube, contenant un gaz sous très
faible pression. On créait, entre une cathode
(négative) et une anode (positive),
une tension électrique très élevée (5
à 10 000 volts):
On constatait qu'un rayonnement était alors produit, car
ces rayons venaient frapper le fond du tube, qui émettait
alors une lumière verte (fluorescence du verre):
Ce rayonnement était arrêté par tout objet
métallique. On pouvait donc l'empêcher de se disperser:
en disposant sur son trajet des plaque métalliques trouées,
on lui imposait une trajectoire rectiligne, qui se maintenait jusqu'à
la paroi du fond:
Thomson, en 1897, s'aperçut que l'on pouvait dévier
le rayon en le faisant passer entre deux plaques électriquement
chargées (10 volts):
Il en déduisit que ces rayons étaient en fait des
particules de charge négative, et leur donna le nom d'électron,
nom qui avait été créé en 1891 par l'irlandais
Stoney.
Pour plus de détail, voir par exemple:
http://members.chello.nl/~h.dijkstra19/page7.html
http://members.aol.com/DominiqueCabala/chap5p4.htm
Il était donc possible d'arracher des électrons
aux rares atomes de gaz encore contenus dans le tube. Ayant mesuré
la déviation que subissait l'électron en passant entre
les deux plaques chargées, Thomson put alors calculer le
rapport entre sa charge et sa masse:
e/m = 1,76 x 100 000 000 coulombs/gramme
Par ailleurs, il lui semblait évident
que, amputé d'un ou plusieurs électrons, l'atome devenait
positivement chargé. L'atome était donc composé
d'électrons négatifs et d'une masse positive que,
faute de mieux, il voyait comme relativement informe:
L'atome, pour lui, ressemblait à
une sorte de pudding aux électrons. |