Le capital dans le bilan annuel

La comptabilité moderne des sociétés est organisée pour fournir, au moins annuellement, une image du capital de chaque société (entreprise): c'est ce que l'on appelle le bilan.

Au départ

Au moment de la création de la société, ce bilan présente le capital de la société sous deux aspects.

Ce que la société possède terrains, bâtiments, machines, valeurs financières, ... c'est ce que l'on appelle son ACTIF
Ce que la société doit fonds propres, dettes, ... c'est ce que l'on appelle son
PASSIF

Dès le départ,

ACTIF = PASSIF

Puisque les biens (actif) de la société ont été acquis au moyen des fonds mis à sa disposition (passif).

Chaque année

Au cours de l'année, chaque opération de la société est inscrite dans la comptabilité de telle manière qu'apparaisse clairement

quelle ressource est utilisée
- soit par réduction d'un actif (vente, débours, ...)
- soit par une augmentation du passif (endettement, ...)
quelle utilisation est faite de la ressource
- soit augmentation d'un actif (achat, ...)
- soit diminution d'un passif (remboursement, ...)

Il y a donc (au moins) deux écritures comptables, représentant deux aspects de l'opération.

Il peut y en avoir plusieurs, si l'opération est
complexe, impliquant plusieurs aspects de l'
actif et/ou du passif.

C'est ce que l'on appelle la comptabilité en partie double.

Exemple (très) simplifié

Deux associés créent une société consacrée à la fabrication de clous et investissent à cet effet chacun une part de 100 000 euros.

Bilan de départ
ACTIF PASSIF
en banque: 200 000 euros capitaux propres (2 parts): 200 000 euros

(supposons qu'ils disposent de locaux à titre gratuit)

Au cours de la première année, ils achètent une machine de 100 000 euros.

Bilan après l'achat de la machine
ACTIF PASSIF

machine: 100 000 euros
en banque: 100 000 euros

capitaux propres: 200 000 euros

Pour fabriquer leurs premiers clous,

- ils achètent de l'acier pour 20 000 euros;
- ils engagent un opérateur de machine, dont coût annuel 50 000 euros;
- ils paient leur facture d'électricité pour 15 000 euros;
- ils vendent tous les clmous fabriqués pour 110 000 euros.

Bilan de fin d'année
ACTIF PASSIF

machine: 100 000

en banque:

100 000
moins 20 000 (acier)
moins 50 000 (salaire)
moins 15 000 (électricité)
plus 110 000 (vente clous)

total: 135 000

Total de l'actif: 235 000

capitaux propres: 200 000

Résultats de l'année
vente clous
achat acier
salaire
facture électricité
+ 110 000
- 20 000
- 50 000
- 15000
Bénéfice résultant 35 000

Total du passif: 235 000

La valeur de la société a augmenté de 35 000 euros, et avec elle la valeur des parts des associés.

Le détail des opérations ayant déterminé l'avoir en banque est donné ici à titre explicatif, et ne doit pas apparaître au bilan.

Le détail de la formation du bénéfice, appelé "compte de résultat", donné ci-dessus, ne doit pas non plus apparaître au bilan: seul son total, positif (bénéfice) ou négatif (perte), est inscrit au passif du bilan. Le compte de résultat fait l'objet d'un tableau séparé, sous la forme suivante.

Compte de résultat de l'année
CHARGES PRODUITS
Achats: 35 000 (acier et électricité)
Salaires: 50 000
Ventes: 110 000
Total charges: 85 000 Total produits: 110 000
Bénéfices: 35 000 (= produits moins charges) (ici perte si bénéfice négatif)
Total général: 110 000 Total général: 110 000

Ces deux tableaux de fin d'année se complètent l'un l'autre, mais sont tous deux produits à partir des mêmes enregistrements comptables de l'année.

La production de ces tableaux exige évidemment que chaque recette et chaque dépense soient inscrites au fur et à mesure dans des rubriques comptables, organisées selon un plan comptable (voir par exemple ICI).

En pratique, c'est (beaucoup) plus compliqué

Même dans l'exemple ci-dessus, plusieurs éléments indispensables ont été volontairement négligés, notamment:

- la machine, achetée en début d'année, aura subi une certaine usure et donc de sa valeur; un amortissement devra être comptabilisé;
- un impôt sera prélevé sur le bénéfice, selon les lois en vigueur;
- une décision aura été prise quant à la répartition du bénéfice restant: constitution de réserves (rubrique du passif), distribution aux associés, etc.

Dans la pratique, de très nombreux autres détails seront pris en compte par les écritures comptables, dans deux buts essentiels:

- permettre le calcul de divers chiffres de synthèse utiles à la gestion de l'entreprise;
- satisfaire à diverses obligations légales et réglementaires.

En conclusion

La comptabilité moderne permet de donner une image chiffrée du capital, de la plus-value, du bénéfice (profit), de l'accumulation, etc., toutes notions présentées et discutées à propos du sujet "capital".