Les étages de la connaissance
L'être vivant se distingue de l'inanimé
par sa capacité d'agir de manière autonome, du moins
dans une certaine mesure. De cette action, dépend souvent
sa survie. Or, comment pourrait-il agir de manière pertinente
s'il ne dispose pas d'informations suffisantes sur ce qui l'entoure?
C'est pour répondre à ce besoin fondamental que se
sont développés au cours de l'évolution, principalement
dans le monde animal, des outils de connaissance de plus en plus
élaborés.
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Jouissance
Si la connaissance répond
à un besoin fondamental de l'être vivant, magnifié
par l'homme, l'acquisition d'une connaissance peut provoquer
une réelle jouissance.
La lecture d'un roman policier peut être considérée
comme la reproduction volontaire d'une telle jouissance: se
plonger volontairement dans l'ignorance et aboutir par étapes
à l'élucidation. |
Nous tentons ici de présenter ces modes de "connaissance"
par ordre de complexité croissante.
La sensation brute,
qui permet déjà, par le réflexe, une réaction
à une sollicitation extérieure.
La perception,
qui produit une représentation
d'un objet à partir des messages des sens.
Le classement
(qui suppose la mémoire), par lequel sont mises en ordre
les représentations.
La formation des concepts,
qui introduit la pensée abstraite.
Le jeu des idées,
la pensée et la raison,
qui permettent de combiner les concepts de manière de plus
en plus complexe.
La communication de la pensée, par le langage
et la relation
à autrui, qui facilite la vérification et l'enrichissement
de la pensée, la rendant notamment plus conforme à
la réalité.
La compréhension, qui pousse
la connaissance de l'objet jusqu'aux ressorts intérieurs
de celui-ci, et cherche à en dévoiler le sens.
La pensée réflexive
et la conscience,
par lesquelles le sujet s'applique à lui-même sa pensée
et ses raisonnements.
Le sentiment du moi,
par lequel une personne s'identifie comme sujet pensant unique.
L'organisation de la connaissance scientifique,
qui pousse à un niveau très élevé la
rigueur des échanges et des vérifications, permettant
une communication universelle de la connaissance, à condition
de respecter certaines règles et conventions.
La connaissance aborde aujourd'hui des objets de plus en plus complexes.
Elle reste toujours incomplète. Ses certitudes sont toujours
provisoires, elle subit des remises en cause qui la font progresser
par bonds. Aussi, doit-elle être maniée avec prudence
et modestie.
L'homme s'est donc toujours interrogé sur la connaissance
elle-même, sur ses méthodes et sur ses résultats.
C'est l'objet de l'épistémologie,
qui est une branche de la philosophie.
Plus récemment (1956), les sciences_cognitives,
qui combinent psychologie, philosophie, linguistique, informatique,
anthropologie et neurosciences,
se sont unies pour l'étude des mécanismes de la connaissance. |