Une politique monétaire: pourquoi?

La quantité de monnaie: un enjeu vital

De cuisants exemples du passé ont montré à quels graves dérèglements s'exposait une économie lorsque la quantité de monnaie n'était pas bien proportionnée à ses besoins.

Ce fut déjà le cas au temps des pièces d'or: lorsque la découverte de l'Amérique provoqua au XVIème siècle en Europe l'arrivée d'un flux d'or, et qu'une partie de celui-ci devint monnaie, la quantité de biens à vendre n'ayant pas augmenté en proportion, il en résulta une augmentation générale des prix.

De même, aux débuts de la monnaie fiduciaire (billets), il fut trop tentant, pour les émetteurs (le pouvoir politique) de financer leurs dépenses - notamment militaires - par l'émission de billets qui n'étaient pas garantis par une quantité adéquate de métal précieux. Avec des modalités variables, ce fut le cas de l'expérience malheureuse de Law au début du XVIIIème siècle, des assignats au début de la Révolution française, et plus récemment de l'Allemagne après la première guerre mondiale, ainsi que du Zaïre et de l'Argentine à la fin du XXème siècle.

-
on parle d'inflation galopante lorsque la hausse des prix atteint une moyenne supérieure à 20 % l'an;
-
on considère que la stabilité des prix est favorable au fonctionnement de l'économie, mais qu'une légère inflation (inférieure à 2 %) est non seulement tolérable, mais souhaitable.

Que dire alors de la monnaie scripturale, dès lors que chaque banque est habilitée à créer de la monnaie? Comment maîtriser le volume de celle-ci?

C'est l'enjeu principal de la politique monétaire, qui a pour but

- d'assurer à l'économie une quantité de monnaie (agrégats M1, M2, ...) suffisante,
- tout en maintenant l'inflation dans de strictes limites (en général < 2 %).

Ce but, simple dans son énoncé, ne peut en fait être atteint que par des moyens indirects assez compliqués, comme on le verra ci-après.