Politique monétaire: la demande de
monnaie
Maîtriser la masse de monnaie pour le plus grand bien du
système économique, c'est donc l'enjeu de la politique
monétaire. Mais de quelle quantité de monnaie l'économie
a-t-elle besoin?
Cette quantité est principalement fonction de deux facteurs
essentiels: le PIB et le taux
d'intérêt.
Le PIB et la demande de monnaie
Le PIB mesure la production annuelle d'une l'économie. C'est
en quelque sorte la mesure de la taille de celle-ci. Il paraît
évident que cette taille conditionne la quantité de
monnaie nécessaire à son fonctionnement. Mais chaque
élément de monnaie (billet, compte, ...) peut être
utilisé plusieurs fois sur une année. On appelle cela
la vitesse de circulation de la monnaie. Dès lors, on peut
produire le PIB (production annuelle) grâce à une quantité
M de monnaie répondant à la formule
M x V = PIB
où V représente cette vitesse de
circulation. (Cette formule est l'expression la plus simple de ce
que l'on appelle la théorie quantitative de la monnaie).
Le taux d'intérêt et la demande de
monnaie
Détenir de la monnaie est peu rémunérateur
en soi: nuls sur les billets, les taux d'intérêt sont
très faibles sur les comptes à vue. Plus les taux
d'intérêt sont élevés, moins il est intéressant
de détenir de la monnaie (au sens de M1)
plutôt que d'autres placements, plus rémunérateurs
(comptes d'épargne, bons d'Etat, obligations, ...).
Résumé
Ce qui précède peut se résumer
graphiquement.
Un autre facteur
Convertir des actifs rémunérateurs
en monnaie, et vice-versa, entraîne un certain coût:
le coût de transaction demandé par les banques, augmenté
de taxes éventuelles.
Plus ce coût est élevé, plus
on préférera conserver de la monnaie plutôt
que la convertir en actifs rémunérateurs. Le coût
de transaction a donc, lui aussi, une influence sur la demande de
monnaie, mais nous en tiendrons peu compte ici.
L'alternative fondamentale
Reprenons la double courbe à droite du graphique
précédent, et supposons que nous disposions du pouvoir
de dimensionner la masse monétaire pour faire face à
l'accroissement du PIB (flèche rouge), qui déplace
la courbe vers la droite.
Supposons que notre économie en soit au
point A: un certain PIB (qui positionne la courbe), un taux d'intérêt
i, donc une demande de monnaie M.
Si nous avons le pouvoir de dimensionner la masse
monétaire, deux politiques extrêmes se présentent
à nous:
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soit, ne rien faire, et laisser le taux d'intérêt
grimper en i1 (point B); |
- |
soit, augmenter la masse monétaire en M1,
pour maintenir le taux d'intérêt (pt C). |
En pratique, les autorités monétaires (les banques
centrales) n'ont pas le pouvoir de fixer directement la masse
monétaire, car ils ont affaire à divers agents économiques
relativement autonomes. Ces autorités vont devoir agir de
manière indirecte, comme nous allons le
voir.
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